Dans le transport routier de marchandises, même si beaucoup pensent le contraire, nous sommes souvent amenés à tâter le terrain de l’impact environnemental et notamment celui du calcul d’émissions GES. Il est incontournable pour les chargeurs, qui l’incluent dans leurs rapports et obligatoires pour leurs clients transporteurs, qui fournissent leurs propres émissions aux chargeurs. La solution TMS de Dashdoc, qui intègre ce calcul dans le logiciel, se lance sur le sujet.
Effet de serre et GES : origine du problème d’émissions GES
C’est quoi au juste, l’effet de serre ?
Les gaz à effet de serre (GES) sont des composés gazeux qui, présents dans l'atmosphère, captent une portion de la chaleur émanant des rayons du Soleil.
Ils peuvent provenir de sources naturelles, comme la vapeur d'eau et le dioxyde de carbone, ou être le résultat d'activités humaines, à l'instar des gaz fluorés.
Grâce à ces GES naturellement existants, notre planète retient une fraction de l'énergie solaire, le surplus étant dissipé dans l’espace. Ce processus, connu sous le nom d'effet de serre, est essentiel pour la viabilité de la vie sur Terre, permettant d'atteindre une température moyenne bien au-dessus de -18°C, condition sine qua non de notre existence.
Ces gaz ont donc une influence capitale sur l'équilibre climatique de notre planète. Néanmoins, un accroissement des niveaux de GES dans l'atmosphère conduit à un réchauffement global.
Quels sont les principaux GES ?
Voici la liste des principaux Gaz à Effet de Serre :
Dioxyde de carbone (CO2) : le GES le plus émis par les activités humaines, principalement par la combustion de combustibles fossiles pour l'énergie et le transport, ainsi que par certaines pratiques agricoles et par la déforestation.
Méthane (CH4) : venant de sources naturelles, incluant la décomposition de déchets dans les sites d'enfouissement, l'agriculture (surtout par les systèmes digestifs des animaux d'élevage), ainsi que par la production et le transport de charbon, de pétrole et de gaz naturel.
Oxyde nitreux (N2O) : ce gaz est émis par des procédés agricoles et industriels, ainsi que par la combustion de biomasse et de combustibles fossiles.
Gaz fluorés : Ce groupe comprend plusieurs gaz synthétiques utilisés dans l'industrie, comme les hydrofluorocarbures (HFC), les perfluorocarbures (PFC), les hexafluorures de soufre (SF6) et les trifluorométhanes (HFC-23). Ces gaz sont utilisés dans diverses applications, telles que la climatisation, la réfrigération, les extincteurs et la fabrication de semi-conducteurs, et ont un potentiel de réchauffement global (PRG) très élevé par rapport au CO2, bien qu'ils soient émis en quantités moindres.
Qui émet le plus de GES ?
On peut comprendre la classification des plus grosses sources d'émissions de GES de deux manières : selon le secteur ou selon le pays.
Par secteur d’activité
Énergie : la production et la consommation d'énergie représentent la plus grande part des émissions, incluant la production d'électricité, le chauffage, les transports de tout type (routier, aérien, maritime…), et l'industrie.
Agriculture : L'agriculture contribue significativement, notamment à travers la production de méthane par les ruminants et le riz, ainsi que par l'utilisation d'engrais azotés.
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D’après le gouvernement, l’élevage, qui comprend à la fois la fermentation et la gestion des déchets d’animaux ou des matières, est la source de 68 % des émissions nationales de méthane (CH4). Quant à la culture des sols, qui implique la fertilisation, elle est responsable de 80 % des émissions nationales de protoxyde d’azote (N2O).
Industrie : La fabrication de ciment, d'acier, et de produits chimiques libère une grande quantité de CO2 et d'autres GES.
Déforestation et changement d’usage des sols : Finalement relié au deuxième poste le plus émetteur de GES, ce quatrième poste consiste en la conversion de forêts en terres agricoles ou urbaines.
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Les arbres et les forêts agissent comme des puits de carbone, c'est-à-dire qu'ils absorbent plus de CO2 de l'atmosphère qu'ils n'en émettent, stockant ainsi le carbone dans leur biomasse (troncs, branches, racines) et dans le sol. Lorsque des forêts sont abattues ou brûlées pour l'agriculture, l'exploitation minière ou l'urbanisation, le carbone stocké est libéré dans l'atmosphère sous forme de dioxyde de carbone (CO2), un puissant gaz à effet de serre.
Par pays
L’émission de GES par pays est un vaste sujet ! Bien souvent, les pays les plus émetteurs ne sont pas ceux où les conséquences les plus graves se font ressentir.
Chine : Il s’agit du premier émetteur mondial de GES, principalement en raison de sa dépendance au charbon pour la production d'énergie. Selon l’Energy Information Administration (EIA), le charbon représente 58% de sa consommation d'énergie primaire et près de 63% de sa production d'électricité.
États-Unis : L'un des plus grands consommateurs d'énergie per capita, avec des émissions importantes provenant des transports et de l'industrie.
Union Européenne : Bien qu'elle ait pris des mesures significatives, que ce soit sur l’obligation de fournir un bilan d’émissions GES pour certaines entreprises, (notamment celles qu’on appelle “chargeurs” dans le transport) ou encore les règles de transport des déchets toxiques ou non, l'UE reste un grand émetteur en raison de son industrie et de sa consommation d'énergie.
Inde : Avec son développement économique rapide, l'Inde voit ses émissions croître, principalement dues à l'énergie et à l'agriculture.Globalement, les émissions mondiales de GES en 2021 étaient de 52,6 gigatonnes de CO2 équivalent (Gt CO2 éq), une augmentation notable par rapport aux décennies précédentes, principalement dûs à la combustion d’énergies fossiles.
Russie : Connue pour l’abondance de gaz et de pétrole, les émissions de la Russie proviennent massivement de ces deux exploitations.
Les GES pour la maison v.s. pour le transport
Lorsque les émissions de GES sont mentionnées dans la presse ou sur Internet en général, il est surtout question des GES par rapport aux logements ! La plupart des consommateurs s’interrogent soit sur l’achat d’un logement qui ne sera pas interdit à la location en raison de son fort impact environnemental (les fameuses passoires thermiques), ou bien sur les actions qu’ils peuvent mettre en place pour amoindrir leur impact carbone dans leurs habitudes urbaines, répondre aux questions telles que “Comment réduire les émissions de GES dans ma maison ?”.
GES et logement
Les émissions de GES provenant du logement sont largement dues à la consommation d'énergie pour :
le chauffage
la climatisation
l'eau chaude
l'éclairage
les appareils électroménagers.
Ces émissions varient en fonction du type de sources d'énergie utilisées (électricité, gaz naturel, fioul, etc.), de l'efficacité énergétique du bâtiment, et des conditions climatiques de la région : beaucoup de facteurs en somme.
Mais, les efforts pour réduire ces émissions incluent l'amélioration de l'isolation des bâtiments, l'utilisation d'énergies renouvelables, et l'optimisation de la consommation énergétique, qui sont des actions qui relèvent autant de l’Etat (clin d’oeil au DPE, que nous verrons un peu plus bas) que des volontés individuelles. Autrement dit, cela combine des solutions systémiques et le recours à de nouveaux appareils plus performants et moins énergivores disponibles sur le marché.
GES liés et Transport
Le transport étant souvent un secteur décrié pour ses émissions de GES, nous voulions faire le rapprochement entre GES et transport de marchandises ici.
Les émissions de GES liées au transport proviennent principalement de la combustion de carburants fossiles (essence, diesel) pour les véhicules routiers (voitures, camions, bus), ainsi que des avions, des trains et des navires.
Ces émissions dépendent du type de véhicule, de son efficacité en termes de consommation de carburant, du mode de transport choisi, et de la distance parcourue. Pour réduire les émissions dans le secteur du transport, on peut privilégier l'utilisation de véhicules électriques ou hybrides, encourager l'utilisation des transports en commun et des moyens de transport non motorisés (comme le vélo), et améliorer l'efficacité des moteurs et des systèmes de transport.
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Comparaison
Sources : Les émissions du logement sont principalement liées à la consommation d'énergie fixe, tandis que celles du transport découlent de la mobilité et de la combustion de carburants.
Réduction des émissions : Pour le logement, cela passe souvent par des mesures d'efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables. Dans le transport, la réduction repose sur l'amélioration de l'efficacité des véhicules, le choix de modes de transport moins polluants, et le développement de technologies alternatives comme l'électrification.
Dépendance technologique et comportementale : La réduction des GES dans le logement peut être fortement influencée par les technologies d'efficacité énergétique et les choix en matière de construction. Pour le transport, les changements comportementaux (comme le choix du mode de transport) jouent un rôle crucial, en plus des innovations technologiques.
FAQ sur les émissions de GES
Quelle est la différence entre le DPE et le GES ?
Le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) et le GES (Gaz à Effet de Serre) sont deux éléments qui interviennent dans l'évaluation de l'impact environnemental d'un bien immobilier, mais ils mesurent des aspects différents.
DPE (Diagnostic de Performance Énergétique)
Objectif : Le DPE évalue la consommation énergétique d'un bâtiment ou d'un logement. Il est conçu pour estimer l'efficacité énergétique d'une propriété en calculant sa consommation d'énergie et son impact sur l'environnement.
Indicateurs : Le résultat du DPE est exprimé en kWh/m²/an et est classé sur une échelle allant de A (très économe) à G (très énergivore). Il prend en compte le chauffage, la climatisation, l'eau chaude sanitaire, et parfois l'éclairage.
Obligation : En France, par exemple, le DPE est obligatoire pour la vente ou la location d'un logement et doit être réalisé par un professionnel certifié.
GES (Gaz à Effet de Serre)
Objectif : L'évaluation des GES quantifie la quantité de gaz à effet de serre émise du fait de la consommation d'énergie du bâtiment. Cela inclut principalement le CO2, mais aussi d'autres gaz comme le méthane (CH4) ou le protoxyde d'azote (N2O).
Indicateurs : Le niveau d'émission de GES est également classé sur une échelle allant de A (faibles émissions) à G (émissions élevées). Cette classification permet de comprendre l'impact climatique de la consommation d'énergie du logement.
Complémentarité avec le DPE : Bien que le calcul des GES soit souvent inclus dans le rapport du DPE, il se concentre spécifiquement sur les émissions liées à l'utilisation d'énergie, fournissant ainsi une mesure de l'impact environnemental du logement sous l'angle des changements climatiques.
Il y a donc une grande différence entre les deux méthodes de mesure et le résultat visé, même s’il est question d’impact environnemental. Le DPE offre un aperçu général de l'efficacité énergétique, encourageant les améliorations pour réduire la consommation d'énergie et, par conséquent, les coûts. Les émissions de GES mettent l'accent sur l'aspect environnemental et climatique, incitant à choisir des sources d'énergie plus propres.
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