RSE (Responsabilité sociétale des entreprises)

Durabilité et conformité
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Résumé

La RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) est l’engagement d’une entreprise à gérer et améliorer ses impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au‑delà des obligations légales. Dans le transport routier, elle se traduit par la réduction des émissions et des déchets, la protection du bien‑être des conducteurs, l’éthique des affaires dans la chaîne d’approvisionnement et une mesure transparente des performances (Scopes 1, 2 et 3).

Qu’est-ce que la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) ?

La RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) désigne l’engagement d’une entreprise à gérer et à améliorer ses impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au-delà du simple respect des obligations légales. Dans le transport routier, la RSE consiste à exploiter les flottes et les opérations logistiques de manière à réduire les émissions et les déchets, protéger le bien‑être des travailleurs, soutenir les communautés locales et promouvoir des pratiques éthiques tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Concrètement, ces démarches visent notamment la baisse des émissions de CO₂, principal KPI climatique du secteur, grâce à des politiques de carburant, d’optimisation et de reporting adaptées.

Comment la RSE s’applique au transport routier

Une stratégie RSE robuste dans le transport routier commence par une analyse de matérialité, pour identifier les impacts et opportunités majeurs. Pour de nombreux transporteurs et chargeurs, cela se concentre sur la décarbonation, la sécurité et le bien‑être des conducteurs, ainsi qu’une gouvernance transparente. Les équipes d’exploitation traduisent les objectifs RSE en mesures concrètes : choix du carburant, planification des itinéraires, maintenance des véhicules, formation des conducteurs, standards fournisseurs et reporting de performance. Les équipes financières et de direction alignent incitations et investissements, tandis que les équipes commerciales et service client s’appuient sur les rapports RSE pour répondre aux exigences des chargeurs et aux appels d’offres.

Du point de vue des émissions, les programmes RSE suivent généralement les gaz à effet de serre selon :

  • Scope 1 : émissions directes à l’échappement des camions et utilitaires détenus.

  • Scope 2 : émissions indirectes liées à l’électricité utilisée pour recharger les VE ou alimenter les dépôts.

  • Scope 3 : émissions amont et aval, incluant sous‑traitants transport, pièces et logistique externalisée.

Contexte sectoriel

Le transport routier contribue de façon significative au CO2e, à la pollution de l’air et au bruit en milieu urbain. Il demeure néanmoins essentiel au commerce et à l’emploi, d’où l’importance de stratégies RSE équilibrées. Des référentiels comme le GHG Protocol structurent la comptabilité carbone ; des systèmes de management tels qu’ISO 14001 (environnement) et ISO 39001 (sécurité du trafic routier) apportent un cadre ; et l’évolution de la réglementation (par exemple, les obligations de reporting de durabilité) renforce le besoin de données fiables. À l’échelle de la supply chain, ces démarches s’inscrivent dans une approche de logistique verte, qui relie réduction d’impact, performance opérationnelle et responsabilité sociale. Les grands donneurs d’ordre attendent désormais des transporteurs qu’ils partagent des métriques RSE — souvent le CO2e par expédition ou par tonne‑kilomètre — et qu’ils démontrent une amélioration continue.

Bénéfices et composantes clés

  • Gestion environnementale : réduire la consommation de carburant grâce à l’optimisation des tournées, l’éco‑conduite, les limites de ralenti, les pneumatiques à faible résistance au roulement, les kits aérodynamiques et la maintenance préventive ; passer à des énergies bas‑carbone (HVO, bio‑GNL, GNV, électrique à batterie pour la distribution urbaine) ; gérer de manière responsable les déchets, pneus et fluides ; planifier les livraisons pour limiter les kilomètres à vide. La progression se mesure à l’aide d’indicateurs de performance environnementale alignés sur les objectifs RSE et les exigences clients.

  • Responsabilité sociale : investir dans des programmes de sécurité conducteur (coaching télématique, évitement de collisions), une rémunération équitable et transparente, des politiques de repos et de planification évitant la fatigue, des parkings sécurisés, des initiatives santé et bien‑être mental, la diversité et l’inclusion, ainsi que l’engagement communautaire (éducation à la sécurité routière, emploi local, bénévolat).

  • Gouvernance et éthique : politiques claires anticorruption, anti‑ententes, concurrence loyale, protection des données (notamment issues de la télématique et des TMS), achats responsables, et pratiques d’appel d’offres transparentes avec actions correctives documentées.

  • Engagement des fournisseurs et sous‑traitants : étendre les standards aux transporteurs sous‑traités grâce à un code de conduite fournisseurs, des critères minimum de sécurité et d’émissions, et des audits périodiques ou auto‑évaluations.

  • Mesure et reporting : suivre carburant, énergie, kilométrage, taux de chargement et émissions ; calculer le CO2e par mission ; fixer des objectifs (par exemple, % de kilomètres à vide en moins, kWh/100 km pour les VE) ; publier les progrès dans les rapports RSE ; aligner incitations et primes conducteurs sur des KPI de sécurité et d’efficacité. Les équipes s’appuient souvent sur un logiciel de gestion des transports (TMS) pour optimiser les trajets, consolider les données et réduire les émissions, reliant la technologie aux objectifs RSE et aux attentes B2B des chargeurs.

  • Innovation et stratégie modale : piloter des VE pour le dernier kilomètre, explorer l’hydrogène sur des cycles pertinents lorsque c’est faisable, adopter l’e‑CMR et des preuves de livraison numériques pour réduire le papier, et envisager des partenariats intermodaux lorsque le profil des lignes s’y prête.

Exemples concrets

  1. Décarbonation de la livraison urbaine : un transporteur régional déploie des camions électriques de 7,5 tonnes pour les centres‑villes, recharge au dépôt sur de l’électricité issue de sources renouvelables en heures creuses et publie le CO2e par arrêt pour ses clients retail. Pour les trajets plus longs, il convertit une partie de la flotte au HVO, réduisant les émissions sur l’ensemble du cycle de vie tout en planifiant l’arrivée future de tracteurs BEV.

  2. Priorité à la sécurité : un transporteur national équipe ses tracteurs d’ADAS, organise des formations trimestrielles d’éco‑conduite et de conduite préventive, et lie une partie des primes conducteurs à la baisse des freinages brusques, au signalement des presqu’accidents et à l’efficacité énergétique, entraînant moins d’incidents et de sinistres.

  3. Réduction des kilomètres à vide : un 3PL améliore le calage de créneaux et les retours grâce à la planification digitale et à la consolidation des charges. En augmentant le taux de remplissage moyen et en réduisant de 12 % les kilomètres à vide, il abaisse coûts de carburant, émissions et congestion — le tout reporté dans sa mise à jour RSE annuelle.

Conclusion

Dans le transport routier, la RSE transforme la durabilité, la sécurité et l’éthique en pratiques opérationnelles quotidiennes. En ciblant les impacts majeurs — consommation de carburant et d’énergie, bien‑être des conducteurs et gouvernance transparente — transporteurs et chargeurs réduisent les risques, remportent des appels d’offres et baissent les coûts, tout en générant une valeur environnementale et sociale mesurable sur l’ensemble de la chaîne logistique.

FAQ sur la RSE

La RSE désigne l’intégration volontaire des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance dans la stratégie et les opérations. Elle vise à réduire les risques, améliorer la performance et créer de la valeur durable, notamment dans le transport routier.

Parce qu’elle réduit les émissions, améliore la sécurité, répond aux exigences des donneurs d’ordre et des régulateurs, et génère des gains d’efficacité (moins de kilomètres à vide, moins de carburant).

La RSE est l’approche de gestion et d’amélioration continue au niveau opérationnel. L’ESG est un ensemble de critères/indicateurs utilisés pour évaluer la performance extra‑financière, notamment par les investisseurs.

  • CO2e par envoi ou par tonne‑kilomètre

  • Consommation carburant/énergie (L/100 km, kWh/100 km)

  • Taux de kilomètres à vide et taux de remplissage

  • Fréquence d’incidents, quasi‑accidents, sinistralité

  • Respect des temps de repos et rotation des conducteurs

  • Part d’énergie bas‑carbone (HVO, bio‑GNL, électricité)

  • Conformité fournisseurs/sous‑traitants (audits, code de conduite)

  • Collecter carburant, électricité, kilométrage, masses/volumes

  • Appliquer des facteurs d’émission conformes au GHG Protocol

  • Ventiler en Scopes 1, 2 et 3 (incluant sous‑traitants)

  • Allouer par envoi ou tonne‑kilomètre selon une méthode transparente

  • Vérifier, documenter et auditer périodiquement les calculs