Émissions de CO₂

Durabilité et conformité
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Résumé

Les émissions de CO₂ sont la quantité de dioxyde de carbone relâchée dans l’atmosphère, principalement lors de la combustion de carburants fossiles ou via la production d’électricité. Dans le transport routier, elles constituent l’indicateur central de l’impact climatique et s’expriment souvent en g ou kg de CO₂ par km, par véhicule ou par tonne‑kilomètre. Selon le périmètre choisi, on distingue le réservoir‑à‑roue (TTW) — émissions dues à la combustion dans le véhicule — et le puits‑à‑roue (WTW), qui ajoute les émissions amont liées à l’extraction, la production et la distribution de l’énergie.

Qu’est-ce que les émissions de CO₂ ?

Les émissions de CO₂ correspondent à la quantité de dioxyde de carbone rejetée dans l’atmosphère, principalement due à la combustion d’énergies fossiles. Dans le transport routier, les émissions de CO₂ proviennent de la combustion du diesel, de l’essence, du gaz naturel, ou de la production en amont de l’électricité utilisée par les véhicules. Comme le CO₂ est le gaz à effet de serre dominant pour les véhicules, c’est un indicateur clé pour mesurer l’impact climatique d’une flotte. Il s’exprime souvent en kilogrammes ou grammes de CO₂ par kilomètre, par véhicule ou par tonne‑kilomètre.

À ne pas confondre avec l’« empreinte carbone », qui inclut l’ensemble des gaz à effet de serre et des postes d’émissions au‑delà du seul CO₂. Pour approfondir ce périmètre et les méthodes, découvrez comment calculer l’empreinte carbone.

Comment fonctionnent les émissions de CO₂ dans le transport routier

En fret routier et en livraison du dernier kilomètre, les émissions de CO₂ dépendent du type de carburant, du rendement du véhicule, de la charge utile, du comportement de conduite et du routage. Les deux principaux périmètres de calcul sont :

  • Tank-to-Wheel (TTW, « du réservoir à la roue ») : émissions issues du carburant brûlé dans le véhicule.

  • Well-to-Wheel (WTW, « du puits à la roue ») : TTW plus les émissions amont liées à la production et à la distribution du carburant ou à la génération d’électricité.

Les chargeurs et transporteurs s’alignent aussi sur les scopes de comptabilité carbone :

  • Scope 1 : émissions directes de CO₂ provenant des véhicules détenus ou contrôlés (transporteurs, flottes privées).

  • Scope 3 : services de transport achetés (chargeurs externalisant auprès de transporteurs), souvent reportés en CO₂e (équivalent CO₂) pour inclure d’autres gaz.

Pour les poids lourds, l’aérodynamisme, la résistance au roulement des pneus, la technologie moteur et la vitesse influencent fortement les émissions de CO₂. Les choix opérationnels — réduction des kilomètres à vide, amélioration du taux de chargement, évitement des congestions, limitation du ralenti, optimisation de la température des groupes frigorifiques (reefers) — modifient également de manière significative le profil carbone d’un trajet.

Pour des méthodes détaillées et des facteurs d’émission spécifiques au routier, consultez comment calculer les émissions CO₂.

Contexte sectoriel

Les clients, les régulateurs et les financeurs exigent de plus en plus un reporting transparent des émissions de CO₂ en logistique. Des standards sectoriels tels que la norme ISO 14083 fournissent des méthodes harmonisées pour calculer et allouer les émissions de transport entre modes et expéditions. De nombreux chargeurs demandent des émissions de CO₂ par expédition dans les appels d’offres (RFQ) et les revues de performance, et les transporteurs utilisent ces indicateurs pour différencier leurs services, respecter les objectifs RSE et répondre aux péages indexés sur le carbone ou aux règles d’accès aux centres‑villes. Un reporting précis et comparable soutient la planification des itinéraires, les choix modaux (par exemple, les combinés route‑rail) et les décisions d’investissement dans des technologies bas‑carbone comme les camions électriques, les biocarburants (p. ex. HVO) ou le gaz naturel comprimé (GNC), ainsi que les feuilles de route de décarbonation du transport.

Composants clés et bénéfices

  • Données d’activité : des données d’entrée de haute qualité (consommation réelle de carburant, distance, traces GPS, charge utile, usage du froid) améliorent la précision des résultats d’émissions de CO₂.

  • Approche de calcul : choisissez de manière cohérente TTW ou WTW ; déclarez le scope et les éventuels gaz en CO₂e inclus. Des solutions TMS peuvent automatiser le calcul d’empreinte carbone par transport.

  • Facteurs d’émission : utilisez des facteurs à jour et crédibles pour les carburants et les mix électriques ; mettez à jour lorsque les itinéraires ou les réseaux évoluent.

  • Méthode d’allocation : répartissez les émissions de CO₂ d’un véhicule entre les expéditions via les tonne‑kilomètres, le volume, les palettes ou le temps ; documentez la logique pour le LTL (messagerie / groupage).

  • Niveaux de qualité des données : précisez si les calculs reposent sur du carburant mesuré, de la télématique ou des moyennes par défaut ; des niveaux supérieurs renforcent la crédibilité.

  • Leviers opérationnels : optimisation des itinéraires, consolidation des charges, planification des retours (backhaul), gestion de la vitesse, éco‑conduite, maintenance préventive et froid intelligent permettent de réduire rapidement les émissions de CO₂.

  • Leviers stratégiques : renouvellement de flotte, carburants alternatifs, électrification pour la livraison urbaine et formation des conducteurs apportent des réductions plus profondes et durables.

  • Bénéfices : économies de carburant, conformité aux exigences de reporting, meilleurs taux de succès en appel d’offres, gestion du risque réglementaire et progrès vers les objectifs climatiques de l’entreprise.

Exemples concrets

  • Transporteur longue distance FTL : un transporteur utilise la consommation réelle de diesel et les méthodes ISO 14083 pour calculer les émissions de CO₂ par ligne. En réduisant la vitesse moyenne, en optimisant la pression des pneus et en augmentant la charge utile moyenne de 8 % grâce à une meilleure planification, il réduit à deux chiffres l’intensité des émissions TTW (g CO₂/tonne‑km) tout en améliorant ses marges.

  • Réseau frigorifique LTL : un opérateur LTL alloue les émissions de CO₂ au niveau véhicule aux expéditions sur la base du poids‑distance, avec une majoration pour les arrêts réfrigérés. Les livraisons de nuit, la réduction des ouvertures de porte et l’optimisation des consignes abaissent le temps de fonctionnement du groupe frigorifique, diminuant les émissions WTW sans compromettre l’intégrité produit.

  • Flotte urbaine du dernier kilomètre : un distributeur remplace une partie des fourgons diesel par des utilitaires électriques sur des tournées denses en ville, avec un mix électrique bas‑carbone sous contrat. Combinée à un routage dynamique pour limiter les détours à vide, la stratégie réduit fortement les émissions de CO₂ par arrêt et améliore la qualité de l’air dans les zones à accès restreint.

Conclusion

Les émissions de CO₂ sont la mesure centrale de l’impact climatique dans le transport routier, et un calcul cohérent et crédible constitue la base de toute réduction. En combinant des données fiables, des méthodes standardisées et des actions ciblées — opérationnelles comme stratégiques — les chargeurs et les transporteurs peuvent abaisser leurs émissions de CO₂, répondre aux attentes des parties prenantes et débloquer des gains d’efficacité sur l’ensemble du réseau logistique routier.

FAQ sur les émissions de CO₂

Les émissions de CO₂ sont le dioxyde de carbone libéré par l’usage d’énergie, surtout la combustion de carburants (diesel, essence, gaz) et, indirectement, l’électricité. Dans la route, elles mesurent l’empreinte climatique d’un véhicule, d’un trajet ou d’un envoi, souvent en g CO₂/tonne‑km ou g CO₂/km.

  • TTW (Tank‑to‑Wheel) : émissions dues au carburant brûlé dans le véhicule, calculées à partir de la consommation réelle et d’un facteur d’émission du carburant.

  • WTW (Well‑to‑Wheel) : TTW + émissions amont (extraction, raffinage, distribution du carburant ou production d’électricité). Référez‑vous à des standards comme ISO 14083 pour des méthodes harmonisées.

  • Scope 1 : émissions directes des véhicules possédés ou contrôlés par l’entreprise (flottes privées, transporteurs).

  • Scope 3 : émissions des transports achetés par les donneurs d’ordre (expéditeurs). Le reporting utilise souvent le CO₂e pour inclure d’autres GES.

  • Opérationnels : éco‑conduite, gestion de la vitesse, réduction des trajets à vide, meilleure consolidation des charges, optimisation d’itinéraires, entretien préventif, optimisation du froid.

  • Stratégiques : renouvellement de flotte, carburants alternatifs (HVO, GNC), électrification urbaine, formation des conducteurs.

Utilisez des facteurs à jour et crédibles : type de carburant (diesel, essence, HVO, GNC), pouvoir calorifique, teneur en biocarburant, et mix électrique local/contractuel pour l’électrique. Mettez‑les à jour lorsque les routes, la logistique ou les réseaux électriques évoluent, en documentant sources et versions.