Gestion des déchets

Durabilité et conformité
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Résumé

La gestion des déchets regroupe l’ensemble des actions visant à prévenir, trier, collecter, transporter, traiter et éliminer les déchets pour réduire leur impact environnemental et respecter la réglementation. Dans le transport routier, cela inclut les huiles usées, pneus, batteries, emballages, palettes, eaux de lavage et résidus de déversement, avec une traçabilité stricte, la réutilisation et le recyclage pour limiter l’enfouissement.

Qu’est-ce que la gestion des déchets ?

La gestion des déchets est le processus organisé qui consiste à prévenir, collecter, trier, transporter, traiter et éliminer les déchets afin de minimiser l’impact environnemental et de respecter la réglementation. Dans le transport routier, elle couvre tout, depuis les huiles usagées, pneus et batteries jusqu’aux emballages, palettes, résidus de déversement et déchets généraux des dépôts. Un programme solide de gestion des déchets garantit une manipulation sûre des matériaux, un suivi précis et, autant que possible, valoriser les déchets par la réutilisation et le recyclage plutôt que de les envoyer en décharge.

Comment fonctionne la gestion des déchets dans le transport routier

Dans le secteur du transport routier, les déchets apparaissent tout au long du cycle de vie de la flotte et des installations. La maintenance des véhicules génère des déchets dangereux (huiles, filtres, liquides de frein, liquide de refroidissement), des pièces (pneus, plaquettes de frein) et des consommables d’atelier. Les opérations génèrent des déchets d'emballages, des palettes cassées, du film étirable, des biodéchets issus des cabines des conducteurs et des DEEE provenant des dispositifs de télématique. Les aires de lavage des camions créent des eaux usées contenant des détergents et des sédiments, et des incidents sur la route peuvent nécessiter une intervention anti-pollution et la gestion de matières contaminées. Selon le type de transport et les contraintes de délai, notamment en express, les exigences liées à la nature des marchandises (y compris les matières dangereuses) et la digitalisation des documents varient ; pour contextualiser ces enjeux, consultez notre dossier sur le transport express.

Une gestion efficace commence par un audit des déchets pour identifier les flux dans les dépôts, cross-docks et ateliers de maintenance. Les entreprises mettent ensuite en place un tri à la source — en séparant les matières dangereuses des non dangereuses — et des contenants dédiés pour le papier/carton, les plastiques, les métaux, le bois, les biodéchets et les déchets spéciaux. Un étiquetage clair, la formation du personnel et la coordination avec les prestataires garantissent que chaque flux suit la bonne filière de collecte.

Pour les transporteurs et 3PL, la gestion des déchets croise aussi la logistique inverse. Les camions peuvent remonter des emballages réutilisables, palettes, bacs ou retours vers des points de consolidation, améliorant le taux de remplissage et réduisant les kilomètres à vide. La documentation et la chaîne de responsabilité sont essentielles, avec des bordereaux pour les déchets dangereux et des enregistrements numériques pour les audits. À ce titre, la lettre de voiture et sa version électronique (eCMR) sont clés pour la conformité et l’archivage ; voir le guide pratique pour remplir une lettre de voiture et l’eCMR. De nombreux opérateurs suivent des indicateurs comme le taux de détournement de la mise en décharge, les tonnages recyclés, les volumes de déchets dangereux et le coût par tonne pour piloter l’amélioration continue.

Avantages et composantes clés

  • Conformité réglementaire et réduction des risques : une bonne gestion des déchets diminue le risque d’amendes, d’incidents et de responsabilités environnementales grâce à une manipulation, un stockage et une documentation sûrs.

  • Optimisation des coûts : les programmes de recyclage, le rechapage des pneus, la valorisation des huiles et la réutilisation des palettes réduisent les frais d’élimination et les achats de matériaux.

  • Efficacité opérationnelle : des contenants standardisés, des circuits internes de collecte et un suivi numérique réduisent les temps de manutention et les erreurs.

  • Impact durable : un meilleur taux de valorisation, une baisse des impacts Scope 3 liés aux matériaux et des sites plus propres soutiennent le reporting ESG et les exigences clients.

  • Sécurité et réputation : la préparation aux déversements, un étiquetage adéquat et la formation du personnel réduisent les accidents et renforcent la confiance des parties prenantes.

Les composantes de base d’un programme de gestion des déchets pour le transport routier incluent :

  1. Audit des déchets et cartographie de tous les flux dans les dépôts, parkings et ateliers.

  2. Infrastructures de tri : contenants, signalétique et stockage sécurisé des déchets dangereux.

  3. Gestion des prestataires : recycleurs agréés, transporteurs de déchets et centres de traitement.

  4. Documentation et traçabilité : bordereaux, chaîne de responsabilité et journaux numériques, ainsi que la traçabilité véhicule/conducteur (par exemple via un chronotachygraphe intelligent).

  5. Prévention et réponse aux déversements : kits à bord des véhicules, équipes formées et remontée d’incidents.

  6. Amélioration continue via des KPI, des rappels de formation et des audits périodiques.

Côté outillage, des intégrations dédiées à la gestion des déchets (ex. Trackdéchets) au sein d’un TMS facilitent la traçabilité et la conformité ; pour comparer les options, consultez le comparatif des solutions TMS et de leurs intégrations.

Exemple concret

Un transporteur régional audite son réseau et découvre des coûts élevés d’élimination pour des déchets d’atelier mélangés ainsi que des achats fréquents de palettes neuves. Il déploie un plan de gestion des déchets en :

  • Installant des contenants étiquetés pour les huiles, filtres, batteries, pneus, métaux et cartons dans chaque dépôt.

  • Contractant un recycleur d’huiles et lançant un programme de rechapage des pneus.

  • Organisant une boucle de retour pour collecter les palettes vides chez les destinataires vers un hub central de réparation.

  • Équipant chaque tracteur d’un kit anti-déversement et en formant les conducteurs aux bases du confinement et du reporting.
    En six mois, le transporteur détourne 70 % des déchets de la mise en décharge, réduit de 25 % les coûts d’élimination en atelier, diminue de 40 % les achats de palettes et améliore sa préparation aux audits grâce à des dossiers numériques complets.

Conclusion

La gestion des déchets dans le transport routier est un cadre pragmatique et orienté conformité qui transforme les sous-produits opérationnels en ressources valorisables tout en protégeant les personnes et l’environnement. En auditant les flux, en triant à la source, en formalisant les partenariats avec les prestataires et en suivant les résultats, les transporteurs et opérateurs logistiques peuvent réduire les coûts, répondre aux attentes réglementaires et clients, et bâtir un réseau plus sûr et plus durable.

FAQ sur la gestion des déchets

La gestion des déchets est l’organisation coordonnée de la prévention, du tri à la source, de la collecte, du transport, du traitement et de l’élimination, afin de protéger l’environnement et d’assurer la conformité réglementaire. Dans le transport routier, elle couvre les flux dangereux (huiles, filtres, batteries) et non dangereux (emballages, palettes), avec une traçabilité documentée.

Le tri à la source améliore la qualité des matières recyclables, réduit les coûts de traitement, limite les risques de contamination, et facilite la conformité (étiquetage, stockage séparé des dangereux). Il permet aussi d’augmenter les taux de valorisation et d’éviter l’enfouissement.

Les déchets dangereux doivent être identifiés, stockés en rétention, étiquetés, et remis à des prestataires agréés. Conservez les bordereaux/manifests, formez le personnel, équipez les sites et véhicules de kits anti-déversement, et respectez les obligations de chaîne de traçabilité.

Suivez le taux de diversion de l’enfouissement, les tonnages recyclés, le volume de déchets dangereux, le coût par tonne, le taux d’incidents/écarts d’audit, et la part de réutilisation (ex. palettes, pneus rechapés, huiles régénérées).

Procédez à un audit des flux, mettez en place le tri, contractualisez avec des recycleurs agréés, développez la logistique inverse (retour de palettes/emballages), privilégiez la réutilisation (rechapage pneus, régénération d’huile), valorisez les organiques et optimisez la formation du personnel.